Le mois de décembre n’a pas connu le rallye de fin d’année, les investisseurs optimistes se sont réveillés au mois de janvier : les indices internationaux sont en nette hausse avec le CAC 40 à +7,7%, l’EuroStoxx 50 à +8,06%, le Nasdaq à +1,2% et le Dow Jones à +4,8%.
En effet, suspendus aux premiers décrets du Président Trump, les investisseurs ont été rassurés par les mesures annoncées, notamment par des hausses de tarifs douaniers plus mesurées qu’anticipées et même ajournées pour certaines. En effet, le Mexique et le Canada, qui s’étaient vus appliquer des hausses de 25%, sont parvenus à négocier, du moins temporairement, cette mesure de rétorsion visant à réduire le déficit commercial des Etats-Unis et à encourager la production nationale. La Chine est aussi touchée par ces décisions unilatérales de la Maison Blanche puisqu’elle a vu une augmentation de 10% supplémentaires de ses droits de douane et a donc répliqué immédiatement en taxant à son tour les produits en provenance des Etats-Unis. Parallèlement, le bras de fer a également commencé avec l’Europe notamment sur les importations de fer et d’aluminium.
Tout feu, tout flamme
Par Benjamin PHILIPPE
Gérant Associé
Le
mois de décembre n’a pas connu le rallye de fin d’année, les investisseurs
optimistes se sont réveillés au mois de janvier : les indices
internationaux sont en nette hausse avec le CAC 40 à
+7,7%, l’EuroStoxx 50 à +8,06%, le Nasdaq à +1,2% et le Dow Jones à
+4,8%.
En
effet, suspendus aux premiers décrets du Président Trump, les investisseurs ont
été rassurés par les mesures annoncées, notamment par des hausses de tarifs
douaniers plus mesurées qu’anticipées et même ajournées pour certaines.
En
effet, le Mexique et le Canada, qui s’étaient vus appliquer des hausses de 25%, sont parvenus à
négocier, du moins temporairement, cette mesure de rétorsion visant à réduire
le déficit commercial des Etats-Unis et à encourager la production nationale.
La Chine est aussi touchée par ces décisions unilatérales de la Maison Blanche
puisqu’elle a vu une augmentation de 10% supplémentaires de ses droits de
douane et a donc répliqué immédiatement en taxant à son tour les produits en
provenance des Etats-Unis. Parallèlement, le bras de fer a également commencé
avec l’Europe notamment sur les importations de fer et d’aluminium.
Ces
mesures reflètent une intensification de la guerre commerciale entre les deux
plus grandes puissances économiques mondiales, avec des implications
potentielles pour les chaînes d’approvisionnement mondiales et les prix des
biens de consommation. Les conséquences inquiètent quant à l’évolution de
l’inflation aux Etats-Unis, qui reste élevée, oscillant entre 2,83% et 3%,
au-dessus de la cible de la FED, ce qui ne plaide pas pour une politique
monétaire accommodante.
Les
publications rassurantes dans le secteur du luxe ont tiré les valeurs à la
hausse dans un environnement international qui reste dégradé. Ainsi, en ce
début d’année 2025, les mauvais élèves de la classe en 2024 ont repris des
couleurs tout au moins jusqu’à la publication de LVMH. Les difficultés
rencontrées en Chine ne semblent pas être structurelles, mais conjoncturelles,
ce qui est plutôt de bon augure.
Le
monde de l’IA est en ébullition avant le sommet international qui a lieu à
Paris les 10 et 11 février, réunissant tous les acteurs majeurs du secteur.
L’émergence surprise d’un nouvel acteur chinois DeepSeek, qui semble performant
et moins couteux face au géant et leader ChatGPT, a semé le trouble auprès des
investisseurs, ramenant sur le devant de la scène la forte valorisation des
sociétés de l’IA. Néanmoins, les publications des acteurs principaux ont
rassuré les investisseurs sur leurs perspectives de croissance et leurs
investissements futurs maintenus. L’Europe, et plus particulièrement la France
avec son énergie décarbonée, veulent rester dans la course en annonçant un
minimum de 109 milliards d’euros d’investissements à venir.
L’année
2025 sera passionnante avec des politiques résolument différentes selon les
acteurs économiques. Ainsi, dans la même semaine, nous avons pu observer un
statu quo de la FED sur ses taux directeurs alors que la BCE les a baissés et
que la BOJ et le Brésil les ont relevés. La divergence des politiques
fiscales nationales envers les entreprises, vont assurément obliger ces
dernières à se concentrer sur des gains de productivité si elles souhaitent
rester dans la course pour celles impactées par des taxes supplémentaires.
Coup
de communication ou réelle guerre commerciale, la planète économique reste
suspendue aux décisions du bureau ovale. Les Chinois et les Européens
parviendront-ils à s’opposer à « America First » et faire repartir
leurs économies respectives ? Les agences de notation surveillent
cela de près, réactives à sanctionner les Etats ; les investisseurs étant
prêts à en tirer des conséquences immédiates sur les taux souverains. Les
marchés financiers continuent néanmoins, grâce à des fondamentaux solides, leurs
progressions malgré quelques turbulences épisodiques.
Dans
ce contexte où tout va très vite, où les investisseurs surréagissent, vos
gérants gardent le cap et la tête froide. Cette forte volatilité présente des
opportunités de marché non seulement pour renforcer nos positions dans nos
titres de conviction, sans pour autant succomber à la complaisance, mais aussi
pour profiter de points d’entrée sur des valeurs nouvellement identifiées.
Rédigé
le 10 février 2025